Les députés Les Républicains Julien Aubert et Marc Le Fur ont déposé, dans le cadre de la loi Climat et résilience, un amendement inspiré du principe de l’Eco Entretien. L’idée : permettre aux bons élèves de déroger temporairement aux règles de circulation imaginées pour les zones à faibles émissions (ZFE).
Concrètement, l’amendement déposé par les deux députés uprès de l’Assemblée permettrait aux véhicules entretenus selon les standards de l’Eco Entretien et aux émissions maîtrisées de bénéficier d’une dérogation d’au moins une année supplémentaire pour pouvoir circuler dans les ZFE.
En effet, à ce jour, sans le vote de cet amendement, la création de ces zones dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants exclurait, de fait, d’ici 4 ans, les véhicules diesel d’avant 2011 et essence d’avant 2006… Soit près d’un automobiliste sur 2 !
Un projet de loi stigmatisant pour des millions d’automobilistes
“Mais, pour être efficace et acceptée par tous, celle-ci ne doit ni sous-estimer la réalité économique et sociale de notre pays, ni créer une exclusion brutale de millions de nos concitoyens des grandes agglomérations (…). Les dernières statistiques montrent que le parc roulant vieillit plus qu’il ne se transforme. La moyenne d’âge des véhicules est passée entre 2017 et 2020, de 9 ans à 10,6 ans. En 2020, il s’est vendu 1,6 millions de véhicules neufs (dont 6.8 % de véhicules électriques et 15 % de véhicules hybrides disposant toujours d’un moteur thermique) contre 5,5 millions de véhicules d’occasion ! Ramené au parc roulant actuel, le taux de conversion en électrique est de 0.3 %…”, soulève l’association Eco Entretien.
En d’autres termes, pour des raisons évidentes de pouvoir d’achat, la plupart des Français n’ont pas la possibilité d’acquérir un véhicule neuf, malgré les aides publiques favorisant l’électrification du parc. Or, permettre aux véhicules bien entretenus dans le cadre de l’Eco Entretien de déroger à la règle initiale des ZFE offrirait aux collectivités ainsi qu’aux automobilistes, la possibilité d’appréhender plus sereinement leur mise en place.
“Elle laisserait à chacun le temps d’adaptation nécessaire pour contribuer à l’évolution du parc roulant, tout en préservant mieux l’environnement sans pour autant être privé de la liberté de circuler. La Belgique y travaille déjà !”, souligne l’association qui se réjouit de l’initiative des deux députés.