Dans le cadre des Assises de la Mobilité qui se clôturent le 13 décembre en vue de la loi d’orientation sur les mobilités prévue au premier semestre 2018, les organisme professionnels membres de l’Association Eco Entretien lancent un appel solennel au Gouvernement pour favoriser le concept et son déploiement afin d’agir rapidement sur un parc roulant de 40 millions de véhicules…
Officiellement lancé cette année après 10 ans de recherches et de travaux sur le terrain, la démarche de l’éco entretien doit désormais trouver sa pleine mesure opérationnelle. A la suite de l’annonce du Plan Climat, et à la veille de la clôture des Assises de la Mobilité, qui doit intervenir le 13 décembre prochain avant une loi d’orientation prévue pour le premier semestre 2018, les 5 organisations professionnelles* membres de l’association ont lancé le 6 décembre dernier un appel au Gouvernement afin de soutenir le déploiement rapide et généralisé de l’éco entretien sur tout le territoire.
Soulignant la complète complémentarité avec les mesures et objectifs que se sont fixé les pouvoirs publics dans le cadre du Plan Climat (notamment un parc VN décarboné à l’horizon 2040), le président de l’AEE, Jacques Rifflart, indique que le process d’éco entretien permettrait en effet d’agir immédiatement sur un parc roulant de 40 millions de véhicules et ses surémissions de particules et de gaz à effet de serre.
Un an pour déployer un ‘réseau’ d’éco entretien
Cet appel implique que la prestation, pour sa plus grande démocratisation, soit proposée en proximité sur tout le territoire national. Or, si le concept est aujourd’hui normé −et même labellisé au travers de l’organisme Ecocert− il ne touche qu’une frange du parc, seuls 500 points de service étant à même de le proposer.
L’objectif de déploiement de l’éco entretien est donc ambitieux : il prévoit en effet la constitution d’un ‘réseau’ de quelques 4 à 5 000 réparateurs en France, tous formés au process de l’éco entretien, équipés de matériels de garage homologués par la commission technique de l’association, et labellisés par l’organisme Ecocert… à l’horizon 2019 !
Référents techniques
Pour parvenir à cet objectif, la première étape va consister à former les « référents techniques », premier niveau de la « chaine de compétences » – typiquement les distributeurs de pièces de rechange mais aussi les concessionnaires, depuis l’entrée du CNPA dans le giron de l’AEE. « L’éco entretien s’inscrit parfaitement dans notre pacte de mobilité, déclare à ce titre Francis Bartholomé, président du CNPA. Si constructeurs et équipementiers œuvrent depuis des années à la réduction des émissions polluantes, j’estimais que la filière aval ne prenait pas une part suffisamment active dans cette démarche. Notre adhésion était donc logique et naturelle. »
Pour ce premier socle, Alain Landec, président de la Feda, considère que 2 à 300 distributeurs et RA1 devrait suffire pour aller déceler puis servir de support aux réparateurs-clients susceptibles de s’inscrire dans la démarche d’éco entretien.
Initier un cercle vertueux
Michel Vilatte, aujourd’hui président du SPP et porteur du projet au sein de la Feda dès ses débuts lorsqu’il en était le président (NdlR : le concept initial, EasyDiag, avait été développé par l’entreprise Spheretec qui reçut le prix spécial du Jury lors d’Equip Auto en 2007, puis ‘repris’ par la Feda qui obtint un trophée d’argent sur equip Auto 2013 pour le la démarche éco entretien), rappelle : « Après 10 ans de travail sur le terrain et la collecte d’informations sur quelque 500 000 véhicule, la démarche de l’Eco Entretien est aujourd’hui non seulement viable, mais désormais normée et labellisée. D’après nos estimations, si nous agissions sur les seuls véhicules diesel de plus de 4 ans, nous pourrions éviter le rejet de 24 000 tonnes de NOx, 1 000 tonnes de particules fines et 1 000 000 de tonnes de CO2 ! »
Des chiffres qui ne prennent pas en compte le parc essence, lui aussi sujet à des surémissions de polluants, et donc lui aussi susceptible de bénéficier de la démarche éco entretien. Ni d’un parc roulant plus jeune, « les premières dérives en matière d’émissions pouvant être constatée sur un véhicule dès 3 000 km», souligne le président du SPP…
Les nécessaires incitations fiscales
Pour accélérer le déploiement de l’éco entretien, l’AEE préconise au Gouvernement la mise en place d’incitations fiscales ou autre de nature à encourager les automobilistes à faire un éco diagnostic. Autre piste évoquée : la création d’un dispositif de reconnaissance des comportements vertueux des automobilistes, pourquoi pas à travers un compte personnel mobilité, crédité sur la base du comportement de l’automobiliste (éco entretien, co-voiturage, éco-conduite…) et sous la forme de facilité de circulation, de parkings gratuits, etc.
Pour les professionnels aussi, le gouvernement peut aider au déploiement rapide de la démarche éco entretien. «Le process suppose le renouvellement de certains matériels dans les ateliers (analyseur 5 gaz notamment), explique en effet Gérard Polo, président de la FNA. Une aide à l’investissement pour les professionnels serait de nature à accélérer leur implication dans la démarche…»
*Les 5 organisations professionnelles réunies sous la bannière de l’Association Eco Entretien (AEE) : la Feda, la Fédération Nationale de l’Automobile (FNA), le syndicat des Professionnels du Pneu (SPP) mais aussi la Fiev et le CNPA, nouveaux membres de l’association.
Source : http://apres-vente-auto.com/a-la-une/66976-eco-entretien-lassociation-appelle-aux-pouvoirs-publics