Un véhicule bien entretenu, aux émissions maîtrisées, qui fonctionne comme au premier jour est un premier pas économiquement acceptable vers la réduction de la pollution. Cette mesure de bon sens portée par l’Association Éco Entretien (AEE) a été entendue par deux députés prêts à porter le fer dans l’hémicycle pour en faire le sésame dans les zones à faibles émissions (ZFE).
Julien Aubert, député du Vaucluse, et Marc Le Fur, député des Côtes-d’Armor, ont déposé un amendement à l’article 27 du projet de loi portant « lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets ». Objet : faire bénéficier d’une dérogation aux véhicules anciens (Crit’Air 3,4,5) mais estampillés « éco-entretenus », leur permettant de circuler au moins un an supplémentaire dans les 35 ZFE.
Ne pas stigmatiser les automobilistes…
Et il y a urgence car dans sa version actuelle, « l’article 27 prévoit notamment d’exclure d’ici quatre ans dans 35 nouveaux territoires les véhicules diesel d’avant 2011 et essence d’avant 2006, soit près d’un automobiliste sur deux ! », alerte l’Association Eco Entretien (AEE). « Cet amendement ne remet nullement en cause la création de ZFE dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Mais pour être efficace et accepté par tous, le texte de loi ne doit ni sous-estimer la réalité économique et sociale de notre pays, ni créer une exclusion brutale de millions de nos concitoyens des grandes agglomérations », plaide l’AEE. « Que certains politiques comprennent que le parc roulant, s’il est bien entretenu, est aussi un levier pour faire baisser les niveaux de pollution et une victoire pour l’association mais aussi une belle reconnaissance pour les professionnels », s’enthousiasme Étienne Diot, délégué général de l’association. Un levier politique essentiel pour donner un élan supplémentaire à la démarche d’éco-entretien qui rassemble aujourd’hui 500 garages labellisés huit ans après son lancement.
L’AEE accélère son lobbying
L’association pousse donc son lobbying « certes modeste, mais ciblé pour plus d’efficacité ». Après cette entrée à l’Assemblée nationale, elle va porter son dossier au Sénat, mais également dans les régions, élections régionales de juin obligent ! Le message devrait être entendu par des politiques qui pourraient rebondir sur cette approche « sociale » face à des électeurs qui voient rouge lorsqu’on les oblige à mettre à l’index leur véhicule indispensable à leur mobilité. Les stigmates des gilets jaunes nés suite à la sévérisation du contrôle technique sont encore à vif ! La mesure proposée a d’autant plus que chance de sortir qu’il s’agit finalement d’un simple sursis à l’investissement et qu’elle ne remet pas en cause le grand dessein écologique d’amélioration de la qualité de l’air issu des propositions de citoyens triés sur le volet dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat !
Caroline Ridet
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